Éleveurs, pourquoi produire fait-il sens ?

Dans notre société contemporaine, où les progrès technologiques et les transformations sociétales se succèdent à un rythme effréné, il est parfois facile d’oublier l’importance fondamentale de l’élevage. Pourtant, depuis des milliers d’années, l’élevage constitue un pilier essentiel répondant à nos besoins alimentaires, vestimentaires et à bien d’autres ressources nécessaires à notre survie et à notre bien-être. Néanmoins, ces dernières décennies ont vu une diminution de l’attrait pour les métiers de l’élevage, souvent associé à une perception négative de ces professions dans la société occidentale contemporaine.

Il est temps de redonner l’envie d’être éleveur. Car au-delà des clichés et des préjugés, être éleveur est bien plus qu’un simple métier : c’est une vocation, un engagement envers la nature, les animaux et la société. Dans cet article, nous allons découvrir ensemble pourquoi produire fait sens.

Des tendances sociétales qui redéfinissent le paysage des métiers de l’élevage

L’élevage évolue constamment sous l’influence de divers facteurs économiques, sociétaux et environnementaux. Ces dernières années ont en effet vu émerger des tendances significatives qui redéfinissent le paysage de l’élevage français.

La baisse progressive de la production constitue un défi majeur pour l’industrie. En effet, la France se trouve confrontée à un défi majeur dans son secteur de production de viandes, marqué par une baisse progressive et ce, malgré une augmentation de la consommation globale. Les chiffres révèlent une situation alarmante : la France ne couvre plus que 90,8% de sa consommation de viande, contre une autosuffisance de 106,4% en 2010. Les statistiques témoignent de cette crise : une diminution de 7% de la production porcine en deux ans, une baisse de 10,5% de la production de volailles en France en 2022 par rapport à la moyenne quinquennale, et une diminution de 20% du nombre de vaches laitières en France depuis 2008.

Cette baisse significative est due à plusieurs facteurs, notamment des problèmes conjoncturels tels que la grippe aviaire affectant le marché de la volaille, ainsi que des défis structurels comme l’augmentation des coûts de production. Ces derniers ont rendu les éleveurs français moins compétitifs par rapport à leurs voisins, incitant ainsi à importer davantage de viande pour répondre à la demande croissante. En effet, selon une publication du ministère de l’Agriculture en juillet dernier, la part des importations dans le total de la viande consommée en France a atteint plus de 30%.

Toutefois une grande partie des consommateurs français sont attachés à consommer de la viande de qualité, tant sur le plan sanitaire que gustatif. De plus, les Français ont des préoccupations croissantes liées à la santé, au bien-être animal et à l’impact environnemental des élevages, ce qui impacte la consommation par individu. En effet, bien que 95 % consomment de la viande occasionnellement, 43 % des consommateurs envisageraient de réduire leur consommation, principalement pour des raisons économiques (64 %), écologiques (17 %) et de bien-être animal (9 %).

Parallèlement, le nombre d’éleveurs diminue en France et à travers l’Europe en raison des défis économiques, des pressions réglementaires et des difficultés liées à la transmission des exploitations familiales. Cette diminution est particulièrement notable dans le secteur laitier français, avec seulement 35 000 éleveurs laitiers restants en 2020, comparé à 175 000 en 1988. De même, dans le secteur de la viande bovine, le nombre d’exploitations a diminué de manière significative, passant de 62 000 à 48 000 en dix ans, soulevant des inquiétudes quant à la garantie de la sécurité alimentaire nationale à long terme.

Face à ces défis, les éleveurs français s’adaptent et innovent. Précurseurs dans l’utilisation des nouvelles technologies, le monde agricole vit actuellement une nouvelle transformation agricole, aussi appelée Agriculture 4.0. De nouvelles technologies émergent pour améliorer l’efficacité, réduire l’empreinte environnementale et garantir le bien-être des animaux.

Les éleveurs ont ainsi de plus en plus nombreux à installer des solutions de production d’énergies « vertes » comme les méthaniseurs ou des panneaux solaires. L’arrivée de l’intelligence artificielle a aussi pour objectif de faciliter le quotidien des éleveurs et ainsi les soulager de certaines tâches récurrentes et avec peu de valeur ajoutée.

Quel est le rôle de l’éleveur dans la société ?

Au cœur du secteur primaire, l’éleveur occupe une position essentielle dans la société. Son activité constitue un maillon fondamental de la chaîne alimentaire. En effet, l’élevage fournit non seulement de la viande, du lait, des œufs et d’autres produits d’origine animale, mais également des matières premières essentielles telles que les céréales contribuant ainsi à la diversification et à la richesse de notre alimentation.

Parallèlement à cette fonction alimentaire, l’éleveur joue un rôle économique crucial, contribuant au dynamisme des territoires locaux. En effet, l’activité agricole, y compris l’élevage, représente une part importante de l’économie française. L’élevage contribue à maintenir l’équilibre des écosystèmes ruraux en préservant les paysages et en favorisant la biodiversité, ce qui est essentiel pour l’environnement et la qualité de vie.

Au-delà de ses implications économiques, l’éleveur préserve également les traditions et le patrimoine culturel. En France, l’agriculture et l’élevage font partie intégrante de l’identité nationale, incarnant un mode de vie et des savoir-faire transmis de génération en génération. Les pratiques agricoles, les fêtes locales et les spécialités culinaires sont autant de témoignages de cette richesse culturelle, qui contribue à la diversité et à la vitalité de notre société.
Ainsi, l’éleveur représente bien plus qu’un simple producteur, il incarne un mode de vie, une tradition et un héritage culturel, tout en jouant un rôle essentiel dans l’économie et la société.

L’élevage au service de la diversité et de la souveraineté alimentaire française

La souveraineté signifie qu’un État exerce un pouvoir sur son territoire en étant le régisseur et en opérant de manière indépendante assurant l’approvisionnement dans les domaines déterminants de vie de la nation.

Dans un monde où les chaînes d’approvisionnement internationales sont de plus en plus complexes et fragiles, l’autosuffisance alimentaire est devenue une préoccupation majeure, et notamment en France. L’élevage joue un rôle crucial dans la réalisation de cet objectif, en contribuant à garantir une production nationale diversifiée et durable, capable de répondre aux besoins alimentaires de la population. L’autosuffisance alimentaire repose donc sur la capacité du pays à produire localement une grande partie des aliments nécessaires à sa population, réduisant ainsi sa dépendance aux importations.

En France, les métiers de production de protéines animales jouent un rôle central dans la souveraineté alimentaire du pays. En tant que l’un des principaux producteurs agricoles en Europe, la France dispose en effet d’un potentiel considérable. Cependant, la production diminue et se segmente. Cette tendance s’explique en partie par le choix de privilégier l’importation de produits, souvent de qualité inférieure et ne répondant pas aux normes françaises, afin de maintenir des prix bas, en particulier dans le secteur de la restauration hors domicile (RHD).

Les éleveurs français contribuent à développer une segmentation qualitative de la production afin de répondre à la diversité des besoins des consommateurs. Parmi les exemples concrets de cette contribution du Groupe Michel à la souveraineté alimentaire française, nous pouvons citer nos entreprises de commercialisation : SELCO et SERETAL.
SELCO est spécialisée dans la commercialisation des volailles offrant aux consommateurs par le biais de nos partenaires transformateurs et metteurs en marché un approvisionnement local, respectant une véritable segmentation qualitative et de qualité. De même, SERETAL PORCS accompagne les éleveurs dans la commercialisation de leurs animaux élevés selon plusieurs cahiers des charges spécifiques.

L’éleveur : acteur clé du développement durable et du bien-être animal

Les préoccupations environnementales et le bien-être animal occupent une place de plus en plus importante dans la société. Et les éleveurs sont les premiers à être conscients de l’importance de maintenir la santé des sols et la biodiversité des écosystèmes.

Parallèlement, le respect des besoins physiologiques, comportementaux et émotionnels des animaux est au cœur des préoccupations des éleveurs, qui mettent en œuvre des mesures visant à assurer leur santé, leur confort et leur sécurité tout au long de leur vie. Ces éléments garantissent à l’éleveur un élevage performant, et donc une rémunération appropriée pour son travail.

Cependant, malgré les efforts déployés, l’élevage est confronté, comme la plupart des secteurs de productions, à des défis environnementaux majeurs, tels que la pollution de l’eau et de l’air, la déforestation et le changement climatique.

Face à ces défis, des solutions innovantes émergent, notamment au sein du Groupe Michel.

A travers notre service Environnement, nous accompagnons en effet les éleveurs dans les recherches de solutions concrètes et pérennes pour l’amélioration de l’environnement de leur site d’élevage. Nous travaillons à leurs côtés en tant que soutien aux démarches administratives que ce soit pour des dossiers de subvention, la création de plans ou bien pour des conseils et diagnostics. Nous proposons aussi des modes de production plus durable avec par exemple notre poulailler Terre Neuve avec jardin d’hiver en volailles ou la définition de cahier des charges alliant bien-être, santé et performance dans chaque production.

En conclusion, l’élevage, bien qu’essentiel à notre survie et à notre culture, est confronté à des défis majeurs. Malgré cela, les éleveurs continuent d’innover et de s’adapter pour garantir la durabilité de leur profession.
Avec des initiatives du Groupe Michel, nous voyons des solutions émerger pour concilier productivité, respect de l’environnement et bien-être animal. Reconnaître et soutenir le travail des éleveurs est crucial pour assurer un avenir où l’élevage reste une force positive pour les générations futures.

Publié le 18 avril 2024

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